« Il ne suffit pas de grand chose, de quelques mots, d'une phrase bien sentie, pour saisir une atmosphère, un regard, un immense talent. Je l'ai compris dès les premières lignes du chapitre 2 de Londres a beau être une ville laide d'Ornella Pacchioni. Dans le premier chapitre, elle avait laissé les échafaudages de son texte, caractéristique récurrente des premiers romans. Il suffit de les retirer pour laisser apparaître une merveille.
Dans le chapitre 2, immédiatement, j'étais à Londres, dans la tête d'Aimée, son personnage principal, et très vite, j'étais dans son salon à écouter le trot des valises sur les pavés, à la regarder boire sa tasse fumante de thé, gribouiller des TO-DO sur des post-its, soupirer au téléphone avec sa mère et ensuite, j'ai tout adoré de cette déambulation dans Londres aussi grave que drôle, aussi réaliste que loufoque.
« Le plus important, c'est le souffle » a écrit Mathias Énard, en incipit de son premier roman. Il a raison, et je l'ai encore constaté avec le seizième texte du label. J'espère qu'Ornella sera porté par les vents du destin et qu'elle ira loin. Je le souhaite pour elle, pour les lecteurs, pour la littérature. »