Derrière ce titre ironique, L’heure exquise, Colette Guedj brosse, d’une plume acérée, le tableau de la vie dans ces lieux appelés jadis pensions de famille, rebaptisés plus prosaïquement maisons de retraite. Mais que cachent-elles, ces maisons, et qui cachent-elles ? Toute une galerie de portraits défile sous nos yeux, sur le mode drôle, féroce, tendre ou cruel : la vieille dame tyrannique, l'infirmière coup de vent, le médecin dispensateur de petites pilules qui avachissent, la petite compagne de chambre, la comédienne, la coquette invétérée, le fils coupable… Au-delà de l'intérêt très actuel de cette évocation traitée avec un humour décapant, court tout au long du livre une voix bouleversante qui tente de tisser une dernière fois l’ultime dialogue d’amour entre une mère et sa fille.